The Hitchhiker's Guide to the Galaxy (Douglas Adams)

Anecdote véridique.

Je suis à table, en bonne compagnie, en train de déguster un bon repas.

Soudain, un détail me frappe, une connexion se fait dans mes neurones, et une irrésistible envie de rire commence à me chatouiller la gorge. Plus j’essaye de la réprimer, moins j’y arrive. Je rougis, mes yeux se mouillent, je me mords les lèvres, tousse, sors mon mouchoir, mais rien n’y fait, le rire est plus fort que tout !

En face, on me regarde d’un oeil soupçonneux :

- « Pourquoi tu ris ? J’ai dit quelque chose de drôle ? J’ai fait une tache ?

- Non, c’est rien, ce plat me faisait juste repenser à un truc marrant que j’ai lu.

- Raconte !

- Non, je raconte mal, et puis ça ne te ferait pas rire.

- Mais si, raconte ! »

[Je raconte …]

- « Et tu trouves ça drôle ?

- Ben … ouais »Et le rire reprend de plus belle.

Embarrassant comme situation, pas vrai ? Alors, si vous ne voulez pas courir le risque de vivre ce genre d’inconvénient –ou pire, si vous n’avez pas un contrôle absolu de votre vessie, un bon conseil : ne lisez PAS …

Le Guide Galactique de Douglas Adams
Ou en V.O.: The Hitchhiker's Guide to the Galaxy – a trilogy in five parts

Dans sa jeunesse, Douglas Adams visitait le monde en suivant les conseils d’un guide pour voyageurs désargentés. Je ne vous raconte pas l’anecdote farfelue qui un soir, à Vienne, l’amena à convertir en bière tout l’argent qui lui restait et à passer la nuit couché dans un pré, cherchant en vain le sommeil, et contemplant la voûte étoilée qui tournoyait et tanguait sous l’effet de l’alcool.

Ce soir là, Adams eut une révélation : « Bon sang ! Ce qu’il faudrait, c’est un guide de voyage pour les touristes de la galaxie ! »

Cette idée lui trotta dans la tête jusqu’à ce qu’il rencontre à la BBC un producteur assez fou pour croire en son idée. Ce fut le début d’une série radiophonique devenue culte chez nos amis anglo-saxons.

Plus tard, vu l’incroyable retentissement de l’émission, Adams rassembla ses papiers pour en faire une série de livres. C’est ainsi que naquit « Le Guide ».

“In many of the more relaxed civilizations on the Outer Eastern Rim of the Galaxy, the Hitch Hiker's Guide has already supplanted the great Encyclopaedia Galactica as the standard repository of all knowledge and wisdom, for though it has many emissions and contains much that is apocryphal, or at least wildly inaccurate, it scores over the older, more pedestrian work in two important respects.

First, it is slightly cheaper; and second, it has the words “Don’t panic” inscribed in large friendly letters on it's cover.”

Il ne faut donc pas s’attendre à de la grande littérature, ici, ou à une construction élaborée (il y a d’ailleurs de nombreuses incohérences). Par contre, on y gagne en improvisation, en liberté de ton, en humour débridé.

Le Guide contient, ou plutôt devrait contenir une section sur la planète Terre.

Pour rédiger cette section, un émissaire de l'éditeur, un certain Ford Prefect, originaire de Bételgeuse, travaille incognito chez nous depuis une quinzaine d’années. Mais malgré son labeur acharné, ses impressions de notre planète se résument à peu de chose, deux mots en fait : "mostly harmless".

Ford a un ami terrien du nom d’Arthur Dent. Un anglais on ne peut plus moyen qui au début du livre est en prise avec un problème personnel : la municipalité veut détruire sa maison pour faire place à une sortie d’autoroute.

Mais ce drame mineur est en fait l’image en modèle réduit d’un autre drame qui se joue au niveau de la planète. En effet, au même moment, un vaisseau Vogon s’apprête à détruire la Terre pour faire place à une dérivation spatiotemporelle (ou quelque chose comme çà).

Vous voulez plus d’info sur les Vogon ? D’accord :

"Here is what to do if you want to get a lift from a Vogon: forget it.

They are one of the most unpleasant races in the Galaxy - not actually evil, but bad tempered, bureaucratic, officious and callous. They wouldn't even lift a finger to save their own grandmothers from the Ravenous Bugblatter Beast of Traal without orders signed in triplicate, sent in, sent back, queried, lost, found, subjected to public enquiry, lost again, and finally buried in soft peat for three months and recycled as firelighters.

The best way to get a drink out of a Vogon is to stick your finger down his throat, and the best way to irritate him is to feed his grandmother to the Ravenous Bugblatter Beast of Traal.

On no account allow a Vogon to read poetry at you."

Les deux amis ont juste le temps de quitter la planète, et les voila partis pour une errance à travers la galaxie, qui les conduira dans des endroits aussi célèbres que "Le Dernier Restaurant avant la Fin du Monde", ou la montagne où Dieu a laissé son dernier message à la Création.

Ils rencontreront aussi des personnages plus fous les uns que les autres, comme Marvin, l’androïde dépressif, ou Zaphod Beeblebrox, le président (complètement félé) de la galaxie (voilà, vous savez d’où vient mon pseudo).

Alors, préparez-vous un « pan-galactic gargle blaster » (le cocktail à la mode dans le reste de la galaxie), installez-vous confortablement, ouvrez le Guide, et partez à la découverte de « La Vie, l’Univers, et le Reste ».

Ah, mais pour cela, il faut encore que je vous copie la recette de ce cocktail :

"The best drink in existence is the Pan Galactic Gargle Blaster.

The effect of drinking a Pan Galactic Gargle Blaster is like having your brains smashed out by a slice of lemon wrapped around a large gold brick.

See chapter two to see on which planets the best Pan Galactic Gargle Blasters are mixed, how much you can expect to pay for one and what voluntary organisations exist to help you rehabilitate afterwards.

To mix one yourself:

Take the juice from one bottle of Ol' Janx Spirit. Pour it into one measure of water from the seas of Santraginus V - Oh that Santraginean sea water. Oh those Santraginean Fish!!!

Allow three cubes of Arcturan Mega-gin to melt into the mixture (it must be properly iced or the benzine is lost).

Allow four litres of Fallian marsh gas to bubble through it, in memory of all those happy Hikers who have died of pleasure in the Marshes of Fallia.

Over the back of a silver spoon float a measure of Qualactin Hypermint extract, redolent of all the heady odours of the dark Qualactin Zones, subtle sweet and mystic.

Drop in the tooth of an Algolian Suntiger. Watch it dissolve, spreading the fires of the Algolian Suns deep into the heart of the drink.

Sprinkle Zamphuor,

Add an olive.

Drink.....but.....very carefully."


Ca me rappelle une autre histoire...

Il y a longtemps, dans un bar que je fréquentais, chaque fois que le barman venait prendre ma commande, je demandais "Un gargle blaster, s'il vous plait".

Très poli, le barman me répondait invariablement "Désolé, monsieur, nous n'en avons pas. Voulez-vous consulter notre carte?"

Alors, je prenais l'ai déçu et commandais une Guinness.

Jusqu'au jour où, comme d'habitude, je commande un gargle blaster, mais le barman me répond "Certainement, monsieur".

Il disparaît derrière le bar et revient un peu plus tard l'air content de lui avec un verre d'un liquide à la couleur inquiétante : "Votre gargle blaster, monsieur".

Eh bien, par fierté mal placée, j'ai bu ce verre, mais je vous assure que j'ai pu suivre tout le trajet du liquide dans mon corps.